Risques joints : une vulnérabilité exponentielle
Comme nous avions vu dans notre article du 12 mai dernier (Inondations et risques conjoints : qui paye et qui profite? (édition complète)), lorsque deux risques se croisent, la vulnérabilité résultante peut augmenter très fortement. Ainsi, à Boulogne-Billancourt, lorsqu’une inondation oblige à l’évacuation d’une maison de retraite, cela met un public en contact rapproché avec un virus: tout d’abord les personnes âgées et le personnel habituel mais également les agents dédiés à l’évacuation.
A une échelle beaucoup plus dramatique, c’est également ce qui s’est passé à Calcutta et au Bengale, lors du passage de la tempête tropicale en mai dernier. Les familles avaient le choix entre soit rester chez elles mais alors elles devraient prendre le risque de périr du fait de l’effondrement de leur habitation ou des objets propulsés par le vent, ou bien d’aller dans les abris quitte à repartir contaminées par le Covid 19, du fait de la proximité des personnes dans ces mêmes abris. Si par exemple, deux couples avec enfants et un célibataire habitant dans un immeuble de Calcutta, allaient dans un logement sécurisé et étaient contaminés, ces quatre personnes, une fois le calme revenus, reviendraient chez eux et, sans le savoir, propageraient le virus autour d’eux. Si chacune de ces personnes contamine cinq autre personnes, qui elle-même contamine cinq autre personnes, et ainsi quatre fois de suite pendant 6 semaines, nous avons une augmentation avec facteur de 5 sur une échelle de 42 jours.
5 x 5 x 5 x 5 x 5 = 55 = 3125 personnes contaminées en 6 semaines.