Quelle politique face à l’aléa inondation?

Faisant suite à un commentaire d’un lecteur de CC, dans le cadre de la parution de l’article du 21 octobre dernier – Cet élu assume-t-il ses déclarations publiques? – j’ai pensé qu’il était opportun de rappeler un certains nombre d’éléments de bon sens en matière d’aménagement du territoire et de prévention des risques. Dans cet article, je mettais en abîme un élu local, délégué à l’urbanisme, et ses récentes prises de position publiques eu égard à des questions liées aux inondations.

Face aux questions adressées à l’élu, questions restées sans réponse à l’heure de la publication de cet article, un lecteur avait commenté : Pas rassurant en effet compte tenu du changement climatique. Merci à Contrib City de nous éclairer sur cette question.

Effectivement, selon les connaissances scientifiques actuelles, l’objectif est de revenir à un niveau de vulnérabilité antérieur aux années 1970, dans un contexte où l’urbanisation croît. Donc, je le répète, cessons une bonne foi pour toute de construire dans les lits majeurs des cours d’eau, c’est-à-dire en zone inondable; ou alors, en édifiant des bâtiments sur pilotis (cf : Broadwater Farm, dans la commune de Haringey, au nord de Londres), mais en assumant la forte augmentation des coûts d’une part, et en prévenant l’ensemble des citoyens que les dite-constructions vont être bâties sur des terrains qui ont déjà été inondés.

Enfin, si un promoteur, malgré le fait que la zone est inondable, décide de construire quand même, il devra assumer financièrement les dégâts occasionnés lors de la prochaine inondation et dont les habitants auront été victimes. Parmi ces réparations potentielles, on peut noter, entre autres : indemnisation en cas de décès (enfant noyé dans une cave inondée par exemple), réhabilitation du logement abimé, compensation de la perte de la valeur marchande du bien après la réalisation de l’aléa inondation, relogement dans un habitat équivalent (taille et qualité du logement, type de quartier).

Il est grand temps que cela ne soit plus les contribuables qui payent les conséquences de décisions très étonnantes comme, par exemple, celle de vouloir construire des immeubles, notamment avec des caves et parkings semi-souterrains, en pleine zone inondable, à une époque où les aléas climatiques se renforcent.

A titre de rappel aux citoyens/contribuables, si les logements en zone inondable risquent d’être inondés, comme dirait M. de la Palisse, nos comptes publics sont, quant à eux, déjà submergés par une dette publique de 6500 milliards d’euros (“hors-bilan” inclus). Une bagatelle de 100.000 € par habitant en France, depuis le bébé jusqu’au vieillard.

Il est grand temps que certains de nos élus locaux comme régionaux, ou encore nationaux, rendent des comptes, en toute transparence, au peuple et s’expliquent sur certaines de leurs déclarations et décisions publiques.

 

(Photo de couverture : ancien terrain Réseau ferré français (RFF), situé dans le centre de Jouy-en-Josas (Yvelines), inondé en 1982, où un projet de construction, avec parkings semi-enterrés, a déjà été annulé par le promoteur et où l’équipe municipale actuelle veut à nouveau construire. Source : IGN.)

 

 

 

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