St Pétersbourg, Loire, Chicago : l’itinéraire du 3e Concerto pour Piano de Prokofiev

L’auteur de Pierre et le Loup ainsi que de Roméo et Juliette, né en 1891 et mort en 1953, est un remarquable pianiste. Il obtient le prix Anton Rubinstein, haute distinction pianistique, en 1913, après avoir étudié durant son enfance au Conservatoire de Saint-Petersbourg.

                                                                              Le conservatoire de Saint-Petersbourg.
                                                         Dmitri Chostakovitch

Elève particulièrement brillant dans la musique : ” la contribution de Prokofiev à la culture musicale de la Russie est immense et inestimable. Un compositeur de génie…” selon les mots de Chostakovitch.

Ce concerto est le plus populaire des cinq concertos que Prokofiev a écrit et reste l’un des monuments du XXe siècle dans ce genre. La création de l’œuvre s’est faite en plusieurs esquisses avec des thèmes dès 1911 puis en 1917 les choses sérieuses s’accélèrent où le compositeur veut s’imposer comme un “moderne”.

                                               Prokofiev jouant aux échecs.

Après s’être exilé de Russie en 1918, celui ci termine son concerto en trois mouvements, en 1921, à St Brevin-les-Pins, dans les Pays de la Loire. La première a eu lieu à Chicago en décembre 1921 sous la baguette de Frederick Stock, directeur musical de l’orchestre symphonique de la ville. Ravel aurait été “agacé par ce succès”

        La Première a eu lieu à Chicago en décembre 1921 sous la baguette de Frederick Stock

Le premier mouvement Andante-Allegro commence par une mélodie jouée à la clarinette invoquant un thème lyrique russe plutôt nostalgique, calme, cependant un autre motif apparaît qui est contrastant quelques mesures plus tard avec un piano énergétique, vif. Considéré par ses professeurs comme “rebelle” par rapport à l’époque, certains airs comme une marche percussive ou une danse grotesque montrent son côté novateur, non conventionnel, “mécanique” comme une machine à contrario de l’époque romantique. Une superbe montée en do majeur sur un crescendo avant de retrouver le thème principal au milieu du morceau est à écouter.

Le second mouvement Andantino con variazoni est un thème de gavotte, danse baroque en deux ou quatre temps venant de la tradition française du 16ème siècle. Celui-ci est interprété dans un premier temps par une flûte qui sera repris ensuite au piano. Cinq fois ce motif sera varié avec des passages se transmettant une fois à l’orchestre, puis au piano, par la trompette, les cors et la clarinette et la flûte avec des moments de “tempêtes”, de délicatesse, d’énergie et de calme.

 

Le troisième mouvement Allegro ma non troppo commence par une introduction des bassons en staccato sous un élan ardent pour que le piano s’élance ensuite créant ainsi le thème A. La seconde partie (thème B) est un moment romantique avec un grand lyrisme où le soliste dialogue avec l’orchestre  rompant avec le côté “machine” de la musique de Prokofiev. La Coda finale concluant le morceau reprend le thème A avec une virtuosité pianistique extraordinaire finissant sur une dynamique de traits dans le suraigu en triple forte de façon éclatante.

 

 

“Il reste encore tellement de merveilleuses choses à être écrites en C majeur” disait il.

 

 

 

 

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