Retraites – Légitimités : quid du respect des règles démocratiques?
Au moment où Emmanuel Macron oppose la légitimité du peuple – à travers ses élus – à celle de la foule, quelques questions s’imposent.
D’un côté, effectivement, est-ce que les manifestants représentent la majorité des Français, et notamment celle des actifs français? Ou bien, est-ce que les manifestations sont essentiellement effectuées par des salariés du secteur public : SNCF, RATP, électriciens, gaziers, enseignants, hospitaliers…? Est-ce que des micro-groupes de casseurs représentent le peuple, ou même sa colère, ou bien révèlent simplement la présence d’éléments radicaux?
De l’autre côté, quand un élu parle de légitimité démocratique, ce dernier a parfaitement raison! Dans un Etat de droit, les élections représentent le pivot à partir duquel tournent nos institutions.
Mais encore faut-il, pour cela, que les règles de fonctionnement de ces mêmes élections, à l’échelle nationale ou plus locale, soient respectées. Or, d’après les journalistes Rivoire et Mesnier, et comme déjà mentionné le 30 mars 2022, le Chef de l’Etat français aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux » via la banque Rothschild. Au sein de plusieurs institutions financières, l’évocation par CC de quelques centaines de milliers d’euros comme seuls gains pour l’opération menée – et réussie – par l’ex-financier Emmanuel Macron, au sujet du rachat par Nestlé d’une branche de Pfizer, prête à sourire ou carrément à la franche rigolade. Cependant, le chef de l’Etat n’a pas déclaré ces fonds à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Autre exemple, CC, dans son avant-dernier article, avait déjà publié l’étrange déclaration de Gérard Larcher dans laquelle l’actuel Président du Sénat, à la rubrique Fonctions et mandats électifs exercés, déclarait Néant. Or ce digne personnage fait de la politique depuis quarante ans!
Votre site avait également écrit au sujet de déclarations erronées de la part d’élus départementaux ou régionaux, et plus particulièrement dans le département des Yvelines (78).
Bref, l’ensemble des électeurs français s’étant mis d’accord, le 4 octobre 1958, sur une forme de gouvernance – un régime démocratique (semi-)présidentiel – il serait bon que tous les élus respectent ces mêmes règles, et notamment la loi du 11 octobre 2013 sur la transparence de la vie publique dont voici un extrait : Ne pas déclarer, fournir une évaluation mensongère de son patrimoine ou omettre une partie substantielle de son patrimoine ou de ses intérêts est un délit puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende . Une peine d’inéligibilité de 10 ans peut également être prononcée ainsi que l’interdiction d’exercer une fonction publique.
Respecter les règles démocratiques, et notamment celles relatives à la transparence de la vie publique, c’est respecter le peuple que les élus doivent servir (à titre de rappel, le mot Ministre vient du latin Minister, qui signifie serviteur). Suivre ces règles, c’est aussi respecter ceux qui, parmi ces élus, obéissent à ces lois, humblement, et remplissent leurs fonctions au quotidien avec comme objectif le bien commun.
Vous levez un vrai débat. Comment faire confiance à des politiques qui ne respectent pas la loi ?
That is the question!