L’Ecole obligatoire?
Quelle pagaille! Pendant que les chercheurs et médecins s’échinent et s’écharpent sur la question de la transmission du Covid-19 par les enfants[1]En France, les médecins pensent que les enfants transmettent peu le Covid tandis qu’une récente étude berlinoise jette le doute en informant que les jeunes mineurs peuvent porter une forte charge virale. DESHAYES Benoît, Coronavirus chez l’enfant : nouvelle étude inquiétante sur leur contamination et leur contagiosité, le 5 mai 2020. [Consulté le 6 mai 2020], disponible sur : https://www.linternaute.com/actualite/guide-vie-quotidienne/2493091-coronavirus-chez-l-enfant-nouvelles-inquietudes-sur-leur-contamination-et-leur-conagiosite/, pendant que les entreprises (du moins celles qui ont été négativement impactées par le Corona) essayent de reprendre leurs activités à grand coup de plaques de verre en rupture de stock, quand les artistes essayent de faire entendre leur voix à des responsables atteints de surdité et pendant que les vacances au bord de la mer sont en train de tomber à l’eau, le Ministre de l’Education Nationale, M. Jean-Michel Blanquer, essaye de résoudre un traditionnel problème de géométrie : la quadrature du cercle.
Dans la petite commune de Jouy-en-Josas (Yvelines), un système de visio-conférence a été installé, en tout cas dans une école primaire, ce qui a permis aux enfants de suivre, à minima, l’enseignement dispensé avec courage et patience par les institutrices, garantes de l’un des socles de notre démocratie : l’école obligatoire. Mais il est question que cet outil soit remis en cause car les conditions de reprise des classes sont telles que l’objectif est davantage de garder une petite minorité d’enfants (les prioritaires, c’est-à-dire ceux dont les parents assurent une fonction vitale pour notre quotidien) que de véritablement dispenser une instruction.
D’après des témoignages de parents d’élèves, dans des établissement yvelinois publics comme privés, plusieurs écoles, collèges ou lycées n’ont pas du tout bénéficié de ce système de visio-conférence, laissant les enfants et les parents livrés à eux-mêmes. Or, ces mêmes parents sont en train de reprendre progressivement leurs activités professionnelles (pour ceux qui avaient été forcés d’arrêter leur job) en sus de leurs devoirs parentaux. De plus, autre carré rajouté à cette quadrature du cercle, comment est-ce que les pères et mères peuvent assurer leur emploi sur le lieu de travail tout en maintenant l’enseignement des enfants ou des jeunes? Comment également faire cela pour les ménages récemment arrivés en France et ne maîtrisant qu’imparfaitement la langue de Molière ou, encore plus difficile (mais moins drôle), celle de notre administration?
La réponse est simple : les outils actuels de téléconférence. Peut-être serait-il le moment d’accentuer les partenariats locaux entre le public et le privé – tout en veillant à ce que les choix de telle ou telle entreprise se fasse bien sur les compétences et non sur une base de “copinage” – afin d’apporter des réponses technologiques locales simples et rapides. Le problème est urgent : il s’agit de ne pas sacrifier une année scolaire, et donc la formation d’une génération d’élèves, et au-delà, de continuer à développer un idéal d’instruction pour tous, afin que chacun puisse donner le meilleur de lui-même.
Références
Commentaire d’un Indien : “Here in India also schools are conducting the online classes for students from nursery to High School” ((cf : https://contrib.city/index.php/en/2020/05/06/mandatory-school/) : “En Inde également, les école organisent des cours en ligne pour les classes maternelles jusqu’au lycée”.
Souhaitons que la vidéo-conférence se généralise dans tous les établissements de France.