Cet élu assume-t-il ses déclarations publiques ?
Dans un message public récent, M. Didier Morin, élu municipal de la commune de Jouy-en-Josas (78) et délégué à l’urbanisme, m’avait accusé, en personne, d’être incompétent en matière d’aménagement du territoire, de prévention des inondations et de n’avoir aucune connaissance d’un ancien terrain du Réseau Ferré de France (RFF), où un projet de constructions sur une zone inondable est actuellement en débat.
Quelque part, j’ai eu envie de répondre au Conseiller municipal qu’il avait raison. Fidèle à la sagesse de Socrate et de son disciple Platon, je fais mienne la fameuse citation : Je sais que je ne sais rien.
Donc, sachant que je ne sais rien, j’ai voulu savoir et connaître davantage le dossier de cette zone et je me suis adressé à mon accusateur, délégué à l’urbanisme pour la ville de Jouy-en-Josas. Je lui ai posé cette question :
Pouvez-vous me confirmer […] que vous êtes en faveur de la construction de plusieurs bâtiments, et des équipements qui vont avec, sur cette zone inondable? (courriel du 14/10/2024).
Par ailleurs, M. Morin avait également écrit que les friches RFF étaient largement imperméabilisées à l’heure actuelle par la présence de routes et d’ancienne plateforme. Comprenez : donc on peut construire sur ce terrain puisque le mal est déjà fait. Toujours dans la logique de mon ignorance, j’ai demandé à notre cher Conseiller municipal un autre renseignement :
Quel est le pourcentage actuel de la superficie de ce terrain [RFF] qui a été imperméabilisé ? (courriel du 14/10/2024).
Afin que le dossier avance, et comme son accusation d’incompétence à mon égard était claire et nette (Le problème quand on parle de ce que l’on ne connait pas c’est que l’on en arrive à dire n’importe quoi Bertrand de Foucauld. Cf : Facebook du 12 octobre 2024), je lui avais demandé d’informer les Jovaciens, avant le jeudi 17 octobre, sur la proportion de ces friches qui était largement imperméabilisée. Cependant, à l’heure de la publication de cet article, notre expert en urbanisme n’avait toujours pas répondu à mes deux questions et n’avait donc pas voulu faire profiter de sa science les habitants de la commune.
Pourtant, dans la dynamique scientifique – quelqu’un qui accuse publiquement une autre personne de dire n’importe quoi – l’accusateur doit justement expliquer pourquoi le propos incriminé est n’importe quoi. Il doit apporter des chiffres à son argument et les sources de ces mêmes chiffres.
Du point de vue légal, et selon l’article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que malheureusement notre cher Conseiller municipal semble ne pas comprendre, M. Morin a l’obligation de répondre aux citoyens/contribuables qui le questionnent sur des dépenses publiques.
Mais, je le répète, malgré cette double obligation, l’une morale et l’autre légale, M. Didier Morin n’a point daigné répondre à ces deux questions qui lui ont été publiquement adressées.
Est-ce étonnant ? D’un côté, oui : les citoyens sont en droit d’attendre que chaque élu remplisse son devoir et tout manquement à cet égard peut surprendre. D’autre part, M. Morin est habitué à ne pas répondre à des questions publiques qui concernent pourtant l’urbanisme. Nous y reviendrons.
(Photo de couverture : mairie de Jouy-en-Josas.)
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Pas rassurant en effet compte tenu du changement climatique. Merci à Contrib City de nous éclairer sur cette question.