Afrique et Inde, un nouveau type de partenariat

Par Baidy DIA.

Les nations africaines partagent des objectifs communs avec l’Inde, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux et culturels, et cela remonte à l’époque où Mahatma Gandhi est venu en Afrique du Sud pour défendre un groupe d’hommes d’affaires musulmans, contre le régime de l’apartheid blanc, dans ce pays.

En tant que tel, on peut dire, sans aucun doute que l’Afrique à été le premier terrain d’essai de ce qui allait devenir le mouvement de non-violence (“ahinsa”), développé plus tard par Gandhi à son retour en Inde, et qui a finalement conduit son pays à obtenir son indépendance de la Grande-Bretagne.

Depuis lors, l’Inde est restée aux côtés de l’Afrique à un moment où nombre de nations africaines luttaient pour se libérer de la colonisation, de Kwameh Nkrumah pour le Ghana à Nelson Mandela pour l’Afrique du Sud. De nombreux autres dirigeants africains et même américains ont également beaucoup appris de l’expérience de l’Inde dans ce domaine.

Peu de temps après son indépendance, l’Inde, en tant que membre fondateur du Mouvement des Pays Non Alignés, avec Nehru, le premier Premier ministre indien, l’Égyptien Nasser, Tito le Yougoslave et Soekarno l’Indonésien ont joint leurs efforts et exprimé leurs désaccords à l’égard du statu quo qui prévalait dans de nombreuses instances internationales. Ceci à permis d’ouvrir la voie vers l’indépendance de nombreux pays, notamment en Afrique.

Aujourd’hui, ce à quoi nous assistons sur le plan économique est comme un retour de ce passé politique, lorsque Gandhi dirigeait le mouvement de non violence, mais aussi de non-coopération avec les britanniques. Le boycott des produits britanniques, par les Indiens, sous l’égide de Gandhi, eut une conséquence tellement désastreuse sur l’économie anglaise que les britanniques ne pouvaient s’empêcher de négocier avec ce dernier pour trouver rapidement une solution à ce problème qui, s’il n’était pas endigué, risquait à terme de jeter l’économie anglaise par terre.

Mais aujourd’hui, ce boycott a un autre nom, et s’appelle dumping. Il semble avoir été amplifié dans une mesure si grande que les pays occidentaux semblent être à court de solution. À l’heure actuelle, la Chine, l’Inde et l’Afrique semblent détenir les clés et les solutions. Si les puissances occidentales souhaitent toujours une solution pacifique et durable à ce problème, elles devront négocier de bonne foi avec les nations sus-mentionnées de manière à préserver les intérêts nationaux de tous les pays concernés.

Il fut également un temps où la démographie était considérée comme un obstacle, sinon un frein au développement économique des pays dits du Tiers-Monde. Ils furent obligés par les grandes institutions internationales d’appliquer des politiques de limitation des naissance.

Cela a eu un effet tellement dévastateur et même contraire à l’effet recherché sur le développement économique, social et culturel global de ces pays.

De nos jours, des pays comme la Chine et l’Inde, avec près de la moitié de la population mondiale, sont les pays leaders dans presque tous les domaines et secteurs du développement économique. Cela montre bien qu’une population nombreuse n’est pas un obstacle au developpement, bien au contraire, cela peut même être un atout et un véritable facteur de croissance économique, à condition que les bonnes politiques soient appliquées et qu’une bonne gouvernance soit maintenue.

L’industrie chinoise et indienne font partie aujourd’hui des industries les plus performantes au monde, avec un coût et une qualité extrêmement difficiles à égaler par aucun autre pays du monde.

La plupart des biens utilisés dans le reste du monde notamment en Europe et en Amérique sont fabriqués en Chine ou en Inde, ou ailleurs en Asie. Le faible coût de la main-d’œuvre, le niveau élevé de qualité et de sophistication ont donné à ces pays un avantage qu’aucun autre pays ne serait en mesure de rivaliser.

En ce qui concerne l’Inde, la technologie des logiciels est un autre secteur dans lequel ce pays a réalisé une véritable percée et occupe une position de leader dans ce domaine.

Mais les deux étapes les plus importantes de cette nouvelle révolution économique mondiale sont le partenariat appelé BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud)[1]LA DOCUMENTATION FRANCAISE, La montée en puissance du groupe des BRICS, le 31/08/2012, consulté le 09/08/2019. [Disponible sur :] https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000534-l-emergence-des-brics-focus-sur-l-afrique-du-sud-et-le-bresil/la-montee-en-puissance-du-groupe-des-brics-bresil-russie-inde-chine-afrique-du-sud. d’une part, et les DIASPORA FUNDS (FONDS DE LA DIASPORA) de l’autre. Ce groupe de cinq pays est sur le point de révolutionner les tendances et pratiques financières et économiques traditionnelles du monde. De nombreux autres pays ont exprimé leur volonté et leur souhait de s’associer à ce BRICS. Si cette tendance se poursuit, ce sera une formidable machine à la croissance économique pour les pays PARTENAIRES et une réponse adequate qu’une véritable alternative est bien possible dans la gestion des biens de ce monde.

Avec deux puissantes institutions financières en Chine financées avec des milliards de dollars, on peut estimer que, dans un avenir pas si lointain, les Brics pourraient dépasser, voire remplacer, la banque mondiale, le fonds monétaire international et la banque européenne. Cela jettera les bases d’une nouvelle relation économique entre les pays du Tiers-Monde et les pays industrialisés, dans laquelle ces pays auront plus de poids dans les décisions qui affectent leurs propres croissances économiques.

Pendant des années, de nombreux pays du tiers monde ont été fortement dépendants de ces banques traditionnelles. Certains ont même été invités à recourir au Plan Marshall comme moyen de sortir du sous-développement économique. Mais aucun de ces plans économiques n’a fonctionné. C’est à ce moment-là qu’ils ont compris que le financement de la diaspora qui avait aidé des pays comme Israël, le Japon et la Corée du Sud était la solution ultime pour leur indépendance économique. Pour les pays BRICS, cela peut constituer une réelle opportunité de développement économique et, en même temps, un levier pour l’indépendance politique.

L’Afrique sera dans quelques années le continent le plus peuplé au monde. Ceci mérite une réflexion sur le rôle important qu’elle va jouer dans les affaires du monde. Le monde de demain sera t-il économique comme il l’a été jusque-là où alors social et culturel? Peut être que l’Afrique détient la solution à ce futur problème….

Actuellement, la diaspora africaine dispersée aux quatre coins du monde envoie chaque année un montant de six cent milliards de dollars (600 000 000 000 USD) au continent par virement bancaire. Pourtant cette importante somme d’argent n’a jusque-là pas bénéficier aux Africains. Pourtant une telle remise annuelle a le potentiel d’atténuer tout ce qui a freiné le développement économique des nations africaines. Aujourd’hui de nombreux pays tels qu’Israël, le Japon, la Corée du Sud, et maintenant l’Inde, la Chine et même le Maroc et le Nigéria ont profité de cette occasion extraordinaire offerte par les fonds de leur diaspora et ont atteint un niveau de développement économique assez proche de celui des pays occidentaux. Cette méthode, qui donne de nombreuses preuves et résultats de sa validité dans les infrastructures de financement de ces pays, est une expérience dont nombre de pays d’Afrique pourrait bénéficier, plutôt que de continuer à dépendre des sources de financement internationales traditionnelles.

Et ainsi, ce continent avec toutes ses ressources naturelles et minières, mais aussi avec toute cette richesse financière à sa disposition et surtout sa jeunesse, peut espérer un avenir brillant et prospère, en liaison avec des nations partageant les mêmes objectifs, idéaux et soucieux du bien-être de l’humanité toute entière.

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