Démission du maire de Jouy-en-Josas (78) – Marie-Hélène Aubert : victime ou menteuse ?

Lors d’une entrevue avec deux journalistes du Parisien, Stéphane Corby et Véronique Beaugrand, l’édile de Jouy-en-Josas explique les raisons de sa récente démission et cite, notamment, certains citoyens qui se répandent sur les réseaux sociaux et une convocation devant le tribunal correctionnel pour des propos jugés diffamatoires. J’ai demandé un droit de réponse au quotidien.

Comme j’en avais informé mes lecteurs dès 2020, Marie-Hélène Aubert, vice-présidente des Yvelines, ment, sur l’honneur, depuis maintenant bientôt dix ans, aux citoyens yvelinois au sujet de ses déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Or, les conseillers départementaux doivent déclarer leurs intérêts personnels. En 2020, l’édile de Jouy avait prétendu qu’elle ne gagnait que 484 € de revenus mensuels, alors qu’elle était adjointe au maire et conseillère départementale depuis plusieurs années. Elle avait aussi très largement sous-estimé ses parts de la SCI liée à une propriété à Noirmoutier. Ces sous-estimations, même si légèrement revues à la hausse, présentent toujours, à l’heure de la publication de cet article, une différence de plusieurs centaines de milliers d’euros avec la réalité foncière de l’île.

L’article 26 de la loi du 11 octobre 2013 relative à la transparence de la vie publique nous informe que Le fait […] d’omettre de déclarer une partie substantielle de son patrimoine ou de ses intérêts ou de fournir une évaluation mensongère de son patrimoine est puni d’une peine de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.

Lors du conseil municipal du 12 octobre 2020, l’adjoint au maire Marc Bodin, délégué aux finances et aux travaux, et prenant la parole sous la responsabilité du maire (Mme Aubert était intervenue plusieurs fois lors de ce débat), avait accusé ma société Contrib’City France d’avoir publié, je cite, des informations à caractère diffamatoire, calomnieux et outrageant. L’adjoint faisait référence à mon article où je dénonçais les 484 € déclarés à la HATVP par l’édile de Jouy-en-Josas. Mme Aubert avait signé le lendemain, tampon municipal à l’appui, la synthèse de ce conseil municipal qui reprenait par écrit, cette fois, les accusations portées contre moi la veille. Rappelons que n’étant pas élu, il m’était interdit, de par la loi, de me défendre lors de ce conseil. Ne pouvant consentir, toutefois, à me laisser accuser publiquement dans une instance de la République française, sans essayer de montrer les faits, je n’avais pas eu d’autre choix que de porter plainte pour diffamation contre Mme Aubert.

Chose étrange, aux deux instances, les juges de Versailles, dans mon procès contre la vice-présidente de Versailles Grand-Parc, avaient déclaré que j’aurais dû porter plainte non pas contre l’édile de Jouy-en-Josas mais contre le Conseil municipal. Problème : un conseil municipal n’existe pas, juridiquement parlant. Porter plainte contre un conseil municipal revient à accuser un fantôme! Par ailleurs, les juges avaient nié l’existence de la synthèse, avec son accusation publique et institutionnelle, signée par Mme le maire. Ils avaient également refusé de prendre en compte les aveux mêmes de Marie-Hélène Aubert qui, devant la barre, avait reconnu qu’elle ne gagnait pas 484 € comme elle l’avait déclaré mais bien 6400. Last but not least, l’édile de Jouy-en-Josas n’avait jamais pu apporter une quelconque preuve – et pour cause – de ses accusations contre moi-même. Le Tribunal, malgré le rejet de ma plainte, avait estimé que [mon] action reposait sur une argumentation motivée [et ne pouvait] être qualifiée d’abusive : il avait rejeté la demande de dépends de la part de Mme Aubert contre moi-même. Bref, nous avons eu droit à un jugement de Salomon.

Mais le mystère Aubert ne s’arrête pas là.

Pendant de nombreuses années, cette élue jovacienne a logé, à moins de la moitié de ce que demande le marché, dans la résidence de haut standing chez Gilles Curti qui est devenu ensuite son premier adjoint. Par haut standing, je veux dire qu’en 2014, Marie-Hélène Aubert louait (1410 € mensuels) une maison de 200 m², avec un jardin de 1500 m², dans le quartier des Metz, charges, taxes d’habitation et services de jardinage inclus ! A titre de repère, en 2021, pour un loyer de 1300 €, charges non comprises bien sûr, on pouvait obtenir un deux-pièces.

Le 2 septembre 2021, je m’étais d’ailleurs demandé si le bail très avantageux entre ces deux élus jovaciens avait été déclaré aux autorités fiscales…

En avril 2021, lorsque que j’avais relaté ces faits, la vice-présidente des Yvelines bénéficiait de revenus, issus de ses mandats, montant à 6400 € nets par mois (la moitié des Français, à l’époque gagnait moins de 1710 €). Doté également d’un patrimoine supérieur à un million d’euros, on peut donc supposer que notre ancien cher édile avait les moyens de se payer son propre logement. Mais il est vrai que les conditions du premier adjoint étaient vraiment alléchantes.

En septembre 2021, j’avais demandé aux services techniques de la mairie de Jouy-en-Josas, des précisions quant au goudronnage organisé, par la commune, sur une parcelle privée. Cette parcelle donnait accès à la propriété de – de devinez qui ? – de M.Gilles Curti, bien sûr, notre cher premier adjoint ! A titre de rappel, Mme Aubert a continué à loger dans cette villa luxueuse jusqu’en 2022. Un de mes lecteurs avait commenté par un Elle est pas belle la vie !

Une plainte a été déposée par un administré de Jouy-en-Josas début 2023. La plainte a été officiellement reçue et enregistrée par la Police. L’enquête est en cours.

Notre chère élue écrit qu’aimer les gens a été [son] moteur depuis [son] entrée en politique depuis 2001. Certes, cette professionnelle de la politique, avec une carrière de presqu’un quart de siècle et un cumul de 26 mandats, exprime son amour pour les Jovaciens. Un amour qui ne va pas, tout de même, jusqu’à dire la vérité aux électeurs, au sujet de ses intérêts financiers. Cette idylle pour les citoyens s’arrête également brutalement lorsque ces derniers n’encensent plus leur édile. En effet, notre chère ancienne maire aimante n’avait pas hésité à écrire ceci à d’autres élus Jovaciens : Je vais porter plainte contre Foucault pour lui mettre du plomb dans la tête. La notion de tendresse est assez rugueuse, chez notre élue municipale.

Je passerai assez rapidement sur les incompétences urbanistiques de notre ancien maire : ce dernier avait lancé un projet, à grand frais, de construction de plus d’une centaine de logements dans le centre-ville. Or le centre de Jouy-en-Josas se situe au fond de la vallée de la Bièvre et donc – ô quelle surprise ! – en pleine zone inondable. Contrib’City avait prévenu l’édile de ce risque élevé d’inondation. Des voix s’étaient élevées contre ce projet, une manifestation avait même été organisée et, finalement, ce dernier avait été annulé après plus d’un an de conflit. Dès lors, Mme Aubert avait décidé de construire un second musée de la toile de Jouy ! En-dehors du questionnement de la rentabilité d’une telle opération, le fait d’exposer d’anciennes toiles sur une zone humide pouvait également prêter à réflexion.

Enfin, Madame le Maire s’était lancée dans un projet de ferme urbaine et avait acquis, au nom de la commune, la propriété d’anciens horticulteurs. L’élue locale avait souhaité transformer ce terrain, situé en zone constructible, dans le quartier des Metz, à deux pas de la propriété de son premier adjoint, pour le transformer en champ agricole. Coût estimé de l’opération : plus de 2,5 million d’euros de nos impôts locaux pour planter des salades ou des fleurs !

Une déception : j’aurais bien aimé que Mme Aubert, lors de sa démission, exprime son regret pour ses mensonges aux citoyens et reconnaisse ses erreurs techniques et financières quant à la gestion de la municipalité de Jouy-en-Josas.

Je souhaite un prompt rétablissement à l’ancien édile. Son burn out, toutefois, n’a pas été au point de l’obliger à démissionner de son poste de vice-présidente du conseil départemental des Yvelines – pourtant une grosse situation avec 1,5 million d’habitants ! – et de sa rémunération (plus de 47.000 € bruts annuels). Elle garde un siège au Conseil municipal de Jouy. Marie-Hélène Aubert reste ainsi en politique et donc redevable, vis-à-vis des citoyens, de ses obligations en matière de transparence de la vie publique. Or, à ce jour, ses déclarations continuent à être mensongères et, notamment dans le cadre d’un mandat de pouvoir démocratique, le mensonge est un lourd poids à porter. La vérité rend libre.

(Photo de couverture : Facebook)

 

 

Pour plus de détails : 

https://contrib.city/index.php/2020/08/27/m-h-aubert-declarait-seulement-484-e-de-remunerations-en-2015-a-la-hatvp/

https://contrib.city/index.php/2024/12/12/le-mystere-aubert-la-vice-presidente-des-yvelines-persiste-dans-le-mensonge-et-la-tricherie/

https://contrib.city/index.php/2022/10/14/la-cour-dappel-de-versailles-renvoie-dos-a-dos-cc-et-marie-helene-aubert/?highlight=12%20octobre%202020

https://contrib.city/index.php/2020/12/17/le-maire-le-moulin-et-le-million-2/

https://contrib.city/index.php/2021/04/22/le-mystere-aubert-lelue-beneficiait-de-largesses-de-la-part-du-premier-adjoint-de-jouy-en-josas/

https://contrib.city/index.php/2021/09/02/le-mystere-aubert-lenigme-du-clos-fleuri/

https://contrib.city/index.php/2021/03/12/mairie-de-jouy-temps-plein-ou-tremplin-2/

https://contrib.city/index.php/2021/06/15/manif-a-jouy-en-josas-tension-entre-cadre-de-vie-et-centralisation/

https://contrib.city/index.php/2020/03/13/centre-ville-de-jouy-le-chantier-de-la-polemique/

https://contrib.city/index.php/2020/05/12/inondations-et-risques-conjoints-qui-paye-et-qui-profite-edition-complete/

https://contrib.city/index.php/2020/06/04/amenagements-hydrauliques-et-crues/

https://contrib.city/index.php/2021/11/26/jouy-en-josas-laffaire-des-serres/

 

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